Christine Tercier voit un avenir au métier de médium


Publié le 16{th} septembre 2014 dans "" | Rédigé par Baptiste Cordier

Photo Noëlle Veyssière
Photo Noëlle Veyssière

Diplômée de Sciences Po Toulouse, Christine Tercier est médium spécialisée en astrologie karmique et tarologie.

Médium depuis dix ans, Christine Tercier sait que sa profession est aussi décriée que méconnue. Mais cette diplômée de Sciences Po Toulouse l’assure : la voyance est utile, partager ses visions peut apporter une aide précieuse.

Elle a beau être médium, Christine Tercier ne voit pas tout. C’est même ce qu’elle revendique. « Les images qui m’apparaissent donnent des indications, explique cette diplômée de Sciences Po Toulouse. Je rappelle toujours les limites de cette pratique à ceux qui viennent me consulter : il faut les recevoir comme un éclairage qui va les aider à faire un choix ou à régler un problème d’ordre affectif ou professionnel. »

Parcours
• Mars 1967 : Naissance à Toulouse (Haute-Garonne)
• 1973 : Premières visions
• 1989-1991 : Études à Sciences Po Toulouse, après une prépa hypokhâgne et quatre années de philosophie
• 1992-1999 : Gérante d’une boulangerie
• 2003 : Ouverture de son cabinet de médium en astrologie karmique et tarologie

Ses premières visions remontent à son enfance, dès l’âge de 6 ans. « Je voyais apparaître des défunts, sans comprendre ces apparitions. J’ai longtemps rejeté cette capacité familiale qu’avaient ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère, car tout cela me paraissait étrange. »

Après son baccalauréat et une prépa hypokhâgne, Christine Tercier étudie d’abord la philosphie pendant quatre ans, avant d’intégrer Sciences Po Toulouse en 1989. « Je me suis régalé pendant cette période, j’ai eu un coup de foudre pour la philo », se souvient-elle aujourd’hui. À l’époque, elle voulait travailler dans les ressources humaines. « J’aimais le contact. Je ne voulais pas m’installer sur Paris mais je ne trouvais pas de boulot à Toulouse. Alors j’ai décidé de devenir ma propre patronne ! » Et voilà comment une future médium se retrouve à la tête d’une boulangerie-pâtisserie pendant sept ans. « Mon commerce était installé allée de Barcelone : Sciences Po n’étant pas très loin, je croisais certains de mes anciens professeurs. J’ai découvert la gestion d’une entreprise, les relations avec les employés. »

Une profession qui sent encore le souffre

Au début des années 2000, Christine Tercier se met en congé parental suite à la naissance de son fils. Les flashs se multiplient, elle aide quelques amis grâce à ses visions et décide à faire de ce don de médium son métier. Après une formation à distance en psychologie, l’équivalent d’une licence, elle ouvre son cabinet en 2003 dans la région toulousaine. « Très loin de Mme Irma dans sa roulotte, s’amuse-t-elle. Je paye des charges comme toute profession libérale, j’ai un expert comptable pour m’aider… » Elle alterne les consultations dans son cabinet, d’autres en Corrèze avec un confrère qui a d’autres spécialités, les consultations par téléphone, pour ceux qui habitent loin de Toulouse voire à l’étranger, et les déplacements partout en France, notamment auprès d’associations aidant les familles endeuillées. Elle a aussi publié plusieurs livres* pour expliquer son métier et raconter des anecdotes vécues en consultation.

Consulter un médium suppose de croire à la réincarnation
Christine Tercier est médium, plus particulier en astrologie karmique et tarologie. « Être médium, c’est au-delà de la voyance pure, qui regarde dans le futur ou de le passé, détaille-t-elle : il s’agit d’entrer en communication avec l’au-delà et les défunts. Pour être sensible à l’astrologie karmique, il faut croire à la réincarnation, au fait que nos vies antérieures et futures peuvent expliquer, en partie, nos choix de vie actuels… » Pour aider ses visions, Christine Tercier demande à chaque client de lui parler de sa personnalité, d’apporter des photos de ses proches… « Normalement, une séance suffit, il ne s’agit pas de créer une dépendance. Quand, parfois, certains reviennent des mois ou des années après, c’est pour régler d’autres soucis. »

Parmi ses anciens camarades de Sciences Po, ceux avec qui elle est restée en contact ont compris cette reconversion. « Être médium, c’est ancré dans ma personnalité. C’est très varié et très riche car on touche à l’humain. Chacun vient avec une histoire différente et repart libéré, souvent avec le sourire. Tout le monde passe dans mon cabinet, de l’ouvrier au chef d’entreprise, en passant par le juge ou la personnalité politique. »

Christine Tercier voudrait donner à cette profession souvent décriée ses lettres de noblesses… « Il n’y a pas de conseil de l’ordre des médiums alors il y a forcément des charlatans et des abus, reconnait-elle. C’est très facile d’avoir une emprise sur certaines personnes mais ces médiums ferment vite boutique car ils ont mauvaise réputation. Moi, je n’ai jamais fait de publicité : mes clients viennent uniquement grâce au bouche à oreille. »

Elle voit son métier comme complémentaire à la médecine. « Au pays de Descartes, notre profession sent toujours le souffre, alors qu’elle est très valorisée aux États-Unis ou au Canada par exemple. Mais heureusement, certains médecins ont compris l’intérêt de faire appel à nous. Signe que les préjugés sont en train de tomber, les hommes sont de plus en plus nombreux à venir consulter par exemple. »

* Médium : Voyage au bout de l’Amour, éditions de l’Ixcéas

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