Arnaud Cousteix : pour lui, les taxis ont encore un créneau


Publié le 25{th} février 2014 dans "" | Rédigé par Baptiste Cordier

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Passionné par le secteur du tourisme, Arnaud Cousteix est directeur commercial d’une filiale de TAXIS G7.

Passionné par le secteur du tourisme, Arnaud Cousteix est directeur commercial d’une filiale de TAXIS G7. Alors que le modèle des taxis est remis en cause, ce diplômé de Sciences Po Toulouse cherche à conserver voire élargir leur clientèle.

Des taxis qui enchaînent les grèves et les manifestations pour défendre leur position… Des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) qui s’installent en France… Rien ne semble pourtant inquiéter Arnaud Cousteix. « Chez TAXIS G7, nous sommes sereins, assure le directeur commercial de la filiale Voyages & Business. La concurrence permet de ne jamais s’endormir. Mais nous n’avions pas l’impression de nous endormir ! » Arnaud Cousteix, qui a rejoint la plus grande compagnie de taxis de France il y a tout juste deux ans, est bien décidé à défendre le modèle des taxis. Un modèle que ce diplômé de Sciences Po Toulouse a découvert au gré de sa carrière dans le secteur du tourisme.

Parcours
• Juin 1981 : Naissance à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise)
• 2001-2005 : Études à Sciences Po Toulouse, suivies de deux années à l’ESC Toulouse
• 2007-2010 : Commercial chez Accor Services
• 2010-2012 : Responsable des grands comptes chez Travelzoo
• Février 2012 : Responsable des grands comptes puis directeur commercial chez Voyages & Business, filiale de G7

Une carrière débutée dès son année de mobilité à Sciences Po Toulouse, avec un stage au Sofitel de New York fin 2003. « Oui, c’est l’hôtel où s’est ensuite déroulée l’affaire Dominique Strauss-Kahn, sourit Arnaud Cousteix. Et j’ai notamment été manager en charge des femmes de chambre… » Un semestre en Argentine plus tard, à l’université UCA de Buenos Aires, le voilà de retour à Toulouse pour des cours d’économies et de finances. Après l’IEP, il passe deux années à l’école de commerce l’ESC Toulouse pour une formation de commercial « Business to Business » (spécialiste de la vente aux entreprises). En 2007, il retourne chez Accor, propriétaire du Sofitel, pour son stage de fin d’études : il travaille cette fois au marketing pour la direction des ventes internationales à Paris. Dans la foulée, il rejoint la branche Services du groupe hôtelier (branche devenue depuis autonome, sous le nom d’Edenred). Il est responsable commercial des tickets restaurant dans le département la Seine-Saint-Denis pendant deux ans et demi puis responsable grands comptes, chargé de proposer différents services prépayés (tickets restaurant, chèques emploi service, chèques cadeaux, etc.) à de grands groupes comme Vinci, Renault ou le Crédit agricole. « La branche Services d’Accor était très dynamique, explique Arnaud Cousteix. C’était une façon pour moi de progresser très vite. » En 2010, retour au tourisme proprement dit : il travaille pour Travelzoo, site Web de bons plans liés au voyage.

La bataille contre les VTC ne fait que commencer
Pour contrer l’arrivée des VTC, G7 mise notamment sur son réseau de taxis haut de gamme « Club Affaires » : des berlines avec à bord la presse du jour, une bouteille d’eau, un iPad, du wifi, etc. « TAXIS G7 existe depuis cent ans et se remet constamment en cause, décrypte Arnaud Cousteix. Nous avons ainsi été les premiers à lancer une application sur smartphone pour commander son taxi. TAXIS G7 a lancé le concept de central-radio dans les années 1960, tous les taxis sont géolocalisés depuis 1996. » Si les VTC ont marqué les esprits en débarquant sur le marché, les taxis n’ont pas dit leur dernier mot : plusieurs études comparatives ont tourné à l’avantage des taxis. Leur principal atout ? La rapidité : les taxis sont plus nombreux et peuvent donc rejoindre plus vite les clients. Et bénéficient de certains avantages : pour éviter les bouchons, ils peuvent emprunter les couloirs des bus, contrairement aux VTC.

En février 2012, Arnaud Cousteix rejoint TAXIS G7 et plus précisément sa filiale Voyages & Business. « TAXIS G7 est une compagnie de taxis et évolue donc dans un cadre réglementaire strict, explique-t-il. À travers cette filiale, le groupe peut proposer de nouveaux services de taxis pour répondre aux offres des VTC, comme une course à un prix forfaitaire et prépayée. »

Une course toutes les deux secondes

7 600 chauffeurs de taxis sont affiliés à G7 en région parisienne, 3 500 le sont dans une soixantaine de villes dans le reste de l’hexagone. Ce sont des artisans indépendants, pas des salariés de la compagnie : G7 fait l’intermédiaire entre l’offre et la demande, en envoyant à chaque client le véhicule disponible le plus proche de lui. « Le secteur du tourisme m’intéresse toujours, précise Arnaud Cousteix. Au cœur de la clientèle des taxis, il y a justement les touristes qui ont besoin d’un moyen simple et rapide pour se déplacer. » Les touristes sont d’ailleurs la principale cible de WeCab, le système de taxi partagé et à prix forfaitaire lancée par Voyages & Business pour rejoindre les aéroports parisiens. Autres clientèles que la filiale cherche à conserver dans le giron des taxis en leur proposant de nouveaux services : les professionnels de l’événementiel avec Events, qui permet des prestations sur mesure comme l’installation d’une station de taxi temporaire le temps d’une soirée, et les entreprises avec l’organisation du transport de salariés à prix forfaitaire, fixés à l’avance. « Le taxi reste un moyen de transport fiable et économique, estime Arnaud Cousteix. Je ne nie pas les critiques. Mais elles viennent souvent de personnes qui ne prennent jamais les taxis… Et, malheureusement, malgré des contrôles qualité, une poignée de conducteurs ne respectent pas les règles et il y a parfois de mauvaises expériences. TAXIS G7 gère 17 millions de courses par an, soit plus d’une tous les deux secondes : il est difficile de faire 100% de satisfaits. »

Au sein de Voyages & Business, Arnaud Cousteix a d’abord été responsable des grands comptes et des partenariats, avant de devenir directeur commercial en novembre dernier. « Le métier de commercial m’était inconnu à Sciences Po, regrette-t-il. Ce que j’ai appris à Toulouse m’a toutefois été utile car c’est un métier de relations publiques, qui nécessite de savoir argumenter, de savoir écrire. » Sciences Po Toulouse, il l’a choisi en passant les concours avec une petite dizaine de copains rencontrés en classe préparatoire à Paris. « Nous avons tous été reçus dans le même IEP, et il n’y a pas meilleure ville en France pour faire ses études, tranche-t-il. Pas un seul ne fait le même métier mais nous nous voyons toujours régulièrement. » L’histoire ne dit pas combien rentrent en taxi à l’issue de la soirée…

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